Paris, DFK Centre allemand d’histoire de l’art, 26 octobre 2018.
Curatori: Jörg Ebeling, DFK Centre allemand d’histoire de l’art, Parigi; Jean-Philippe Garric, Université Paris I Panthéon-Sorbonne; Guillaume Nicoud, Archivio del Moderno (USI) e Letizia Tedeschi, Archivio del Moderno (USI).
Interventi di: Guillaume Nicoud, Archivio del Moderno (USI); Sergio Villari, Università Federico II, Napoli; Federica Rossi, Archivio del Moderno (USI); Hans Ottomeyer, Münich; Odile Nouvelle, Paris; Anne Dion-Tenenbaum, Musée du Louvre, Paris; Jean-Philippe Garric, Université Paris I Panthéon-Sorbonne; Letizia Tedeschi, Archivio del Moderno (USI); Dimitri Shvidkovski, MARCHI-Institut d’architecture de Moscou; Julia Klimenko, MARCHI-Institut d’architecture de Moscou.
Discussione finale: Jean-Michel Leniaud (E.P.H.E. - EPSL) in presenza di: Alexia Lebeurre, Université Bordeaux-Montaigne; Claire Ollagnier, Paris; Susanna Pasquali, Università La Sapienza, Roma; Francesco Repishti, Politechnico, Milano; Julia Revzina, Istituto d’architettura, Mosca; Federica Rossi, Archivio del Moderno (USI).
42. Le «style Empire». Questions historiographiques et méthodologiques
Seminario di studi organizzato dall’Archivio del Moderno (USI), DFK Centre allemand d’histoire de l’art, Parigi, dal MARCHI Istituto di Architettura di Mosca, dall’HiCSA Université Paris I Panthéon-Sorbonne e dal Centre André Chastel, Sorbonne-Université; con il sostegno del Fondo Nazionale Svizzero per la Ricerca Scientifica (FNS) e della Fondazione Rosanna, Elena e Maria Luisa Gilardi, Montagnola.
Style d’ameublement et de décoration, style architectural ou les deux à la fois, style « de cour » qui couvre le règne de Napoléon Ier, qui succède au style Directoire et précède le style Restauration, ou bien qui s’établit à partir du milieu du XVIIIème siècle pour se diffuser jusqu’aux années 1840 (soit le synonyme d’un classicisme régénéré encore parfois dénommé « néo-classicisme ») ; style circoncis à la France ou qui s’impose à travers toute l’Europe. Sur divers plans – et en premier lieu chronologique et géographique –, les définitions actuelles du « style Empire » varient beaucoup, non sans fondement. Toutes considèrent cependant que les créations à partir desquelles une telle notion de style peut être établie sont partie liées à l’œuvre de Percier et Fontaine, mêlant ainsi l’étude de style(s) personnel(s) à celle de style général. Dès lors, le « style Empire » apparaît en premier lieu comme l’infléchissement que connaissent les arts industriels parisiens au courant des années 1800 pour répondre au nécessaire renouvellement des formes et à l’amélioration des produits de l’industrie qui sont intégrés de plus en plus dans un marché européen global et concurrentiel. Cet infléchissement du classicisme issu de l’Ancien Régime constitue donc plus généralement une proposition de renouveau français du retour à l’Antique vers 1800 à l’échelle européenne, le sous-continent partageant les mêmes références à l’Antiquité et à ses réinterprétations depuis la Renaissance ; il fait donc partie intégrante d’un « genre commun ». Certes, sur un plan plus spécifiquement architectural, le phénomène et l'émulation à l'échelle européenne apparaissent plus diffus au premier abord, mais les réalisations de pays divers comportent bel et bien des traits communs ; nombres d’édifices portent, par exemple, de claires références à l’architecture de la Rome impériale et à ses réinterprétations/adaptations modernes.
Durant ce séminaire, nous nous interrogerons sur ce que recouvre aujourd’hui la notion de « style Empire » en prenant mieux en compte son historiographie et les typologies formelles de la production entre 1800 et 1840. Nous chercherons donc à savoir si ce vocable qualifie à bon escient l’univers formel des créations dites de « style Empire » actuellement en Europe, ou s’il faut au contraire étendre ce terme à d’autres réalisations. En d’autres termes, en considérant la légitimité avérée d’une telle notion entendue comme style général propre à une époque et à un territoire – et malgré les contours si flous de ses définitions actuelles qui pourraient nous faire abonder dans le sens qu’un tel classement stylistique est peu fondé en principe –, est-il envisageable de préciser son champ d’étude, d’établir un cadre chronologique et géographique commun de développement ? En outre, toute référence à la Renaissance doit-elle être considérée comme partie intégrante de la doxa classicisante d’alors, d’une italianité dominante (voire d’une italomanie) mais aussi d’un gallicisme sous-jacent, considérés comme tout aussi propices à la régénération nécessaire et constante des modèles ? Est-il cependant possible de dégager une position commune alors même que le terme est employé pour caractériser jusqu’à la forme particulière que prend Moscou après sa reconstruction en 1812 ? Faut-il parler en ce cas de style impérial des États-nations en formation ? La notion de « style Empire » est-elle seulement assimilable à la France, voire aux territoires sous domination napoléonienne ? Comment interpréter sa pérennité dans des états certes autrefois sous influence française mais dont les gouvernements restaurés ou qui ont acquis leur indépendance ne se targuent aucunement d’une légitimité napoléonienne ?