Colloque international 9, 10 et 11 mai 2024
Château de Fontainebleau
Organisé par
Établissement public du château de Fontainebleau
Académie de France -Villa Medicis
Archivio del Moderno-Università della Svizzera italiana
Dipartimento di Studi umanistici-Università Roma Tre
En collaboration avec le Dipartimento di Studi Storici dell’Università di Torino
Avec le soutien de l’Université Italo-Francese
Intervenants :
Gênes, Mantoue, Rosso et Primatice Marie-Christine Labourdette, Présidente de l’Établissement public du Château de Fontainebleau, et Muriel Barbier, Directrice du Patrimoine et des collections Mot d’accueil ; Silvia Ginsburg, Università di Roma Tre, et Letizia Tedeschi, Archivio del Moderno-USI Les chantiers en Europe au XVIe siècle : architecture et décor. Hypothèse et perspectives de recherches ; Mario Campigli, Università per Stranieri di Sienna, Nemesi della marginalità. Il percorso di una lingua minore tra Mantova, Genova e Fontainebleau ; Dominique Cordellier, conservateur général honoraire du partimoine Rosso Fiorentino et le décor religieux ; Carlo Falciani, Accademia di Belle Arti di Firenze Rosso Fiorentino. La différenciation des racines italiennes et françaises de la syntaxe des parties décoratives de la Galerie ; Oriane Beaufils, Directrice des collections de la Villa Ephrussi de Rothschild Les stucs de la galerie François Ier, artistes et modèles ; Vittoria Romani, Université de Padoue Per il primo tempo di Primaticcio in Francia. Problemi aperti.
Les Italiens en France, Fontainebleau et sa réception – Salle des colonnes Valentina Balzarotti, Università di Roma « Tor Vergata » La maniera di Nicolò dell’Abate prima della Francia ; Giulia Brusori, Università di Bologna, et Melvin Mouton, École Pratique des Hautes Études / Musée Pays d’Ussel “Dottissime operazioni e peregrine” : les échanges au cœur des décors de Nicolò dell’Abate en France ; Catherine Jenkins, historienne de l’art, The Fontainebleau School Print : Emulation, Transformation and Diffusion ; Marion Boudon-Machuel, Université de Tours-CESR, et Pascal Julien, Université de Toulouse- Jean Jaurès Rayonnement et réinventions des figures sculptées du décor bellifontain ; Giulio Pietrobelli Influssi bellifontani nei cantieri decorativi del Veneto : stucchi e intagli lignei ; Julia Greiner, Palais Princier de Monaco The technique of the Nekya of the throne room of Prince’s Palace in Monaco, inspired by Genoa ; Carmelo Occhipinti, Università di Roma « Tor Vergata » Questioni di lessico artistico. La notizia di « chiaroscuro » nei testi francesi del Cinquecento.
Après les journées d’étude consacrées aux chantiers romains, proposées dans l’axe de recherche des « Chantiers en Europe au XVIe siècle : architecture et décoration », le moment est venu de se pencher sur le cas de Fontainebleau, avec l’objectif de réexaminer un chapitre décisif de l’histoire de la culture artistique du Cinquecento à la lumière des études les plus récentes sur la Manière, en mettant en exergue la question du décor.
Le thème met en avant le point nodal des rapports entre l’Italie et la France au XVIe siècle, qui dans la tradition historiographique du XXe s. a été une des genèses de la redécouverte du Maniérisme. 70 ans après l’exposition Fontainebleau et la manière italienne, organisée à Naples en 1952, qui a représenté pour l’Italie une des premières étapes de la réhabilitation complète d’une période négligée dans l’histoire de l’art européen, il est opportun de faire le point sur deux contextes, italien et français, en tenant compte du mouvement dans les deux directions, et donc des contacts, des échanges, de la porosité des techniques, langages, artistes et artisans, du point de vue du fonctionnement du chantier.
La décoration de fresque et stuc du château de Fontainebleau est le fruit d’interventions à différents moments d’artistes italiens de générations et traditions géographiques et stylistiques différentes : Rosso Fiorentino, Primaticcio, Niccolò dell’Abate et leurs aides, dont certains ont désormais un nom et une identité attestée. Partant d’un bagage technique et stylistique qui puise ses racines à Florence, Rome, Mantoue et Gênes, ces artisans créent à Fontainebleau des solutions inédites, qui répondent au nouveau contexte et à leur tour donneront naissance à des développements ultérieurs en France, aboutissant, ainsi modifiés, à rencontrer des échos en Italie même.
La problématique des relations entre les dessins et les fresques et l’appareil décoratif entier, crucial dans l’histoire d’une réalisation qui a vu se succéder des peintres et des phases d’intervention, peut être utilement reconsidérée dans la perspective du fonctionnement du chantier. La contribution innovante du stuc s’il est ramené à sa fonction centrale et analysé dans son rapport double avec l’espace architectonique et la décoration picturale, peut corroborer la compréhension des dynamiques du chantier.
Cette dynamique multiforme peut être reconsidérée, en se tournant aujourd’hui vers l’étude du cas de Fontainebleau comme un épisode central de la culture artistique du XVIe siècle en Europe, sur le plan matériel, technique et stylistique.